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OK, je suis pas la nanny du Prince George mais quand même!!!
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31 janvier 2015

10 avant je vivais dans mon sac à dos...

En bleu, voici un texte écrit il y a plusieurs années avant que je ne me sédentarise à nouveau, c'est un récit de ma vie de l'époque, la première partie chronologique est située au numéro 1 " Je n'ai pas toujours été nanny" de la liste des posts de ce blog...pour celles et ceux que ça pourrait intéresser, puisque je sais que je suis un tout petit peu lu...

 

 

"J'aime bien voyager en stop pour peu que mon sac à dos ne soit pas trop lourd et l'étape à faire ne dépasse pas 400km , je trouve que c'est un mode de déplacement très pratique . Évidemment, en tant que nana il me faut respecter 2 ou 3 règles de manière à ce que ce voyage soit des plus agréable .

La 1ere des choses à faire c'est ne pas avoir peur . Ça parait con , comme ça mais une personne qui a peur émet des ondes négatives aura du mal à se faire prendre ou tombera sur des tarés . En ce qui me concerne je me prépare toujours psychologiquement quelques jours avant un trajet en stop . Je me visualise au bord de la route , tendant ma pancarte , souriante , sous le soleil . Et le matin du départ , avant de faire le grand saut , je me prends 10 minutes pour m'écouter : est ce que je la sens bien cette journée ? Je suis prête à prendre le train ou le bus si je sens du danger .

Pour un parcours de plusieurs centaines de km , je préfère partir avant 9h du mat' . Je ne pends pas l'autoroute , j'aime mieux les départementales voire les nationales , mais les trajets y sont moins rapides que sur voies express .

La 2 eme règle est de se saper correctement . De l'avis des conducteurs qui s'arrêtent , il est préférable de paraître clean , sinan on a peu de chance de monter ds un véhicule . Et pour les plus chaudasses d'entre nous , on remise la mini jupe au fin du sac à dos sous peine de voir les voitures s'arrêter mais pas nécessairement pour nous emmener plus loin sur la route !

Enfin pour moi , la dernière règle est de savoir dire NAN fermement et gentiment , si si c'est possible , au cas ou la situation dérape ! Ça m'est évidemment arrivé plus d'1 fois et ça n'a jamais dégénéré .

Et après il peut y avoir la question de la pancarte . Pour ma part j'en ai tjs car en tant qu’automobiliste occasionnelle il m'arrive de prendre des pouceux et plus d'1 fois sur 2 la présence d'une pancarte m'invite à m'arrêter .

Ah oui , y'a d'autres trucs à savoir genre mémoriser la plaque d'immatriculation rapidement avant de monter ds le véhicule et garder son sac près de soi tant que faire se peut . Et si on n'a pas le choix , demander au conducteur de bien descendre de sa voiture avec nous pour le récupérer .

Après ces recommandations d'usage , il me reste à écrire que , vous , je sais pas , mais moi je trouve qu'on voit moins de pouceux qu'il y a 20 ans ! Et je me demande pourquoi . Est ce que les stopeurs sont découragés parce que les automobilistes flippent trop de s'arrêter ou bien sont ce les pouceux qui ont peur des conducteurs ? En tout cas je ne me décourage pas et dès que le temps le permet j'opte pour ce mode de transport gratuit . Je le revendique même ! C'est toujours 1 peu l'aventure et ça correspond tout à fait à mon envie de tester la bienveillance des gens . En me mettant sur le bord de la route j'ai conscience de forcer la bonté des conducteurs . Si je n'avais pas été là , ils n'auraient probablement pas chercher à faire profiter quelqu’un d'autre de leur trajet . Et je peux dire que des automobilistes généreux il y en a beaucoup , sauf à Reims , Compiegne et le Diois , où j'ai du me rabattre sur le train pour éviter de dormir ds des chiottes publiques !

Comme je refuse d'obéir au mot d'ordre d'insécurité , personne ne décidera pour moi si je dois avoir peur ou être confiante , je continuerai à faire du stop et j'espère qu'on sera de plus en plus nombreux . Il y a des personnes qui n'avaient jamais pris de pouceux , qui n'en revenaient pas de m'avoir ds leur voiture ! J'espère avoir semer une graine de confiance en elles et qu'elles osent s'arrêter plus facilement maintenant .

C'est avec Ma la bergère, que je rencontre enfin à T , que j'échange le plus sur mes expériences en stop . Elle ne se déplace quasiment que comme ça et a tout un tas d'anecdotes en stock qui ressemblent beaucoup aux miennes . Nous nous retrouvons là car ses parents ont décidé de prendre le large quelques jours et ils ont besoin que l'on garde la maison , au cas ou il y ait des réservations pour les chambres d'hôtes .""

 

 Et voilà c'est là, à l'époque que j'avais arrêter mon récit, je vais donc faire court mais le terminer pour de vrai et faire la jonction jusqu'à maintenant.

Je suis devenue très copine avec Ma, elle m'a encouragé à devenir bergère me proposant de devenir collègue sur un alpage dès l'année suivante. J'ai bondis sur l'occase mais en attendant j'ai rejoint pendant l'été de l'année 2007 le berger J qui était venu manger quand je gardais la chèvrerie de N et R. JE me suis donc retrouvée sur sa montagne, moi qui n'avais jamais fait de montagne...

Ce qui suit est la lettre que j'avais envoyé à une éleveuse de brebis chez qui j'avais fait un stage toujours en WWOOF, dans l'Allier et qui me demandait de lui raconter mon premier alpage, voilà donc...

 

"Salut Sophie ,
 
je suis contente d'avoir de tes nouvelles , même si j'aurais préferré qu'elles soient meilleures !!
j'espère que les choses vont allées en s'améliorant pour vous les professionnels .
 
en ce qui me concerne , et dans l'immédiat , je viens de terminer 3 semaines de vendanges dans le Jura , et je mets les brebis entre paranthèse , le temps de dépanner qqs amis : remplacement dans une ferme de 80 chèvres et traite mécannique , pour permettre au copain de prendre qqs jours de vacances et coup de main à mes amis ardéchois , dans leurs chambres d'hôtes , aussi pour les faire souffler  un peu , la saison estivale a été bonne , ils ont besoin de décompresser ...
je suis ravie d'apprendre à utiliser une trayeuse mécannique , ça , c'est un truc que je n'ai jamais fait !
nouvelle expérience , youpi !
j'ai appris à traire à la main en alpage et à faire du fromage de chèvre . bon , y'a encore du boulot !
 
te raconter l'estive : je crois qu'il me faudrait écrire un livre , tellement l'expérience a été enrichissante , et porteuse d'enseignements sur ma personne ! et en même temps , ce n'est pas simple pour moi d'y mettre des mots ...
 
je ne sais toujours pas expliquer pourquoi les brebis , par exemple ! ce que je sais , c'est que je suis bien en leur présence . Julien , mon pote berger , qui a été mon " initiateur " pendant ces qqs semaines , a été très patient et très pédagogue : je l'ai accompagné la plupart du temps  pour garder et quand on faisait les soins , il me laissait intervenir seule quand c'était possible et le reste du temps je soignais et il tenait les brebis  .il y a quand même eu une fois , ou je l'ai laissé faire : une brebis avait un énorme abscès sur une joue et là , je ne savais pas par quel bout le prendre , je l'ai donc observé et aidé . le mode de soin , en alpage est proche de ce que tu fais , excepté pour les asticots , qui sont beaucoup plus gros et qu'on enlève à la pince à épiler . mes potes bergers essaient d'utiliser , au max  , des produits naturels ,  comme argile pour les plaies , huile de cade et poivre contre les mouches ...mais ça , je pense que c'est possible dans la mesure ou , on ne soigne que qqs bêtes par jours , voir tous les 3 jours . grace au marquage de couleur , avec les craies , on peut suivre l'évolution du soin à qqs jours d'intervalle . d'ailleurs , j'ai été vachement surprise de constater que la joue de la brebis qui avait eu un abscès , allait beaucoup mieux , au bout seulement de 5 jours : la plaie avait la taille d'une balle de tennis quand on l'a soignée , une semaine plus tard , ça ne faisait plus que 2cm de diamètre !!!
au niveau des soins , si je fais un mini récapitulatif de ce que j'ai pu expérimenter , j'ai fait : des asticots , des piquouses , des pieds que j'ai taillé à l'opinel , c'est plus facile qu'au cécateur ! mais je manque encore de pratique , c'est sur . pas de piétain ( comment ça s'écrit ? ) , on a eu une patte cassée à replatrer , des abscès ...euh , voilà je crois que j'ai fait le tour .
Gisèle , la patronne de Juju , est montée garder avec moi une semaine , Julien  s'étant absenté ,elle m'a un peu observé et m'a dit que c'était bien que je ne sois pas dégoutée par les soins : en vérité , si , il y a des interventions que je n'apprécie pas , comme presser les abscès , mais ça fait partie du job , donc , je fais . en revanche , ce qui est vrai , c'est que j'aime les moments ou les brebis sont là pour les soins . même si j'en bave pour les choper , d'ailleurs je me suis essayée à la houlette , ben , ça dépend des jours , des fois j'y arrive et d'autres , c'est plus facile à la main ( d'ailleurs , j'ai bien pensé à toi quand je tenais une brebis , je me disais , " je ne lâche pas , je ne lâche pas ... " , et encore ce sont  des mérinos , donc pas trop grosses ) , alors , même si elles  ne sont  pas toujours faciles à attraper , j'aime quand elles se retrouvent contre moi .
lors des séances de soin , je me suis aussi rendue compte et ça m'a marqué , qu'une brebis , qu'un mouton ne se plaint jamais . pas un cri , pas un gémissement , rien , même sous une douleur qui doit être insoutenable , comme la castration avec une pince , cette bête ne dit rien ! je suis impressionnée et remplie de respect .
et je ne peux m'empécher de me questionner sur les points communs qui existent forcément entre les moutons et les gens qui bossent avec eux ! pour ma part , je suis un peu du genre à garder mes maux pour moi , je dois être un peu brebis quelque part !!!
 
Avant de monter rejoindre Julien , j'ai passé une journée avec un autre copain berger , Régis , qui garde en compagnie de Johan, juste au dessus de Barcelonnette .
je les ai suivi le mardi matin avec leur troupeau , pour voir comment ils travaillaient  : ils gardent très près des brebis , car les limites de leur quartier sont assez petites , donc pas possib de laisser divaguer les bêtes . ils se trouvent à 10m du troupeau et le recadrent souvent avec les chiens .
à l'opposé , Julien garde très loin , parfois 1 jour se passe sans que les brebis ne soient en vue : sa montagne est très vaste et ce troupeau y vient depuis 20 ans , donc , les b^tes ont leurs habitudes et le breger les connait .
je crois qu'il y a aussi une question de personnalité , suivant qu'on est anxieux ou pas , on garde de manière différente .
je me suis retrouvée un jour , ou Julien et un pote partaient en ville faire des courses , à surveiller le troupeau : il me manquait la moitié du troupeau , pas moyen de la retrouver , cette " bip " , de moitié , j'étais très angoissée à l'idée d'avoir perdue une partie des bêtes , vu les attaques de loups sur le troupeau du voisin , c'était comme si un lien invisible partant de mon ventre me reliait aux bêtes . sans exagérer , c'est exactement ce que je ressentais ! j'ai donc demandé à tous les touristes qui passaient devant la cabane s'ils avaient vu  mes bêtes manquantes , évidemment , pas un ne pouvait me renseigner et quand les mecs sont revenus le soir , ils m'ont baché en me disant qu'ils avaient été questionné tout au long de la remontée , par des dandonneurs pour savoir s'ils étaient bien les bergers qui avaient perdu leur troupeau ! bref , il parait que c'est le métier qui rentre quand tu éprouves ce genre d'angoisse , ben , ça promet pour l'estive de l'an prochain ! cette expérience me permet de penser que je serais plutôt du style : garde rapprochée !
 
j'ai eu aussi l'occase de bosser une journée complète , toute seule avec les chiens , Lako , un border , et Fanny , une croisée beauceron , qui était devenue ma copine .
Gisèle , partie à la journée , m'avait confié les brebis , 1800 bêtes , pensant que j'avais déjà gardé avec les chiens . ben , nan , je n'avais pas gardé toute seule avec les chiens !mais comme , quand je lui ai demandé " et avec les brebis , je fais quoi ? " , elle m'a répondu " tu te démerdes " , je me suis dit qu'elle devait penser que j'étais cap' , donc , en avant !
évidemment , c'est cette journée que le troupeau a choisi pour merder , c'est à dire , qu'au lieu de redescendre comme d'hab' aux pierres à sel , elles ont décidé de redescendre , tout court , dans la vallée !!!
donc , là , moi , je fais quoi ? je panique ? nan , ça , c'est pas la bonne idée !
je courre , je glisse dans le ravin , je franchis le torrent pour passer de l'autre côté et je gueule aux chiens , les ordres que j'ai entendu de mes potes , quand ils bossent avec leurs clébards ! et ça marche ! mais , pas dans le bon sens !? Lako , le chien de tête entend mes ordres , mais fait exactement l'inverse de ce que je lui demande ! une fois que j'ai compris ça , je m'adapte et le dirige à l'envers . nous retournons le troupeau et le reste de la journée se passe , avec un autre petit incident , une redescente de 10 brebis , mais rien de grave , je réussis à les renvoyer en haut du col , grace à Lako .
quand Gisèle rentre , en fin d'après midi , elle me dit qu'elle a vu aux jumelles que y'avait un petit soucis , mais que comme je me débrouillais , elle m'a laissé intervenir seule . je suis ravie d'avoir pu faire ça seule , c'est un grand moment pour moi , car je ne suis pas la même , je ne suis pas si sure de moi quand je suis avec qqn , étant seule , je me sens à l'aise .
ça me fait penser à la fois , ou chez toi , j'ai passé le petit lot de 20 bêtes au pédiluve , toute seule : j'en ai vraiment chié , mais j'ai réussi et avec Pimprenelle et Lou , qui sautaient par dessus les claies pour mrordre  ! c'est marrant comme ce boulot te fait donner de la voix !
ça faisait un bail que je n'avais pas hurlé aussi fort , et ce n'est pas désagréable , ma foi !
 
La partonne de Julien , me propose de venir en stage chez elle , l'an prochain , elle vit dans la Crau , et me fera bosser , probablement , la garde en colines et aussi , ce que je n'aurai pas fait avec toi , si je viens .
elle me conseille aussi , de faire une école , celle de Salon de Provence , qu'elle connait pour l'avoir fréquenté . je ne sais pas trop , d'un côté , oui , faire une école me permettrait , en 1 an , de voir tous les aspects du boulot de berger , et d'apprendre à éduquer mon chien , d'un autre côté , je me rends compte que j'apprends très bien " sur le tas " ! bon , à voir , il me faut méditer la question , et voir avec les opportunités que la vie me réserve .
 
Une autre aventure m'a rendue cet alpage très agréable : une petite histoire d'amour avec le berger ! ça aussi , c'était nouveau pour moi . depuis 5 ans , la rupture avec l'ex , etc ... , j'avais mis ça de côté , me disant que maintenant j'axais tout sur mes envies de changer de mode de vie ... sympa la grosse cerise sur le gateau !
 
voilà , cette 1ere expérience est un succès "
Suite à cette première montagne, j'ai enchaîné les alpages en estives, donc que l'été, pendant 5 ans puis j'ai tout stoppé en 2011 suite à une mauvaise expérience, très douloureuse relationnellement.
Le reste de l'année quand je n'étais pas en alpage, je voyageais souvent en rejoignant mon père sur son voilier là où il avait accosté et nous navigions ou pas...ou je continuais à donner un coup de main bénévole aux amis.
Après ma dernière aventure en estive, j'ai ressenti le besoin de me poser à nouveau dans la vie et de reprendre une activité salariée. Pendant 9 mois j'ai travaillé auprès d'une famille à Marseille comme gouvernante d'enfants et de maison puis j'ai décidé de me faire agréer en tant qu'assistante maternelle dans le petit village où je louais maintenant un appartement et après 9 mois d'attente j'ai enfin pu commencé à travailler comme nounou...6 mois plus tard je donnais ma démission, 350 euros de salaire mensuel ayant achevé mes économies et la vie dans ce lieu trop retiré m'ont poussé à nouveau à sortir du cadre mais cette fois ci d'une manière bien différente puisque maintenant je suis live in nanny.
Depuis super longtemps je voulais devenir assistante maternelle et je ne regrette pas d'y être passer même si l'expérience ne s'est pas conclue pour moi par une installation à long terme dans ce village.
Ce que je vis actuellement est une aventure que je voulais tenter depuis des années et des années...à voir ce que tout cela donnera!

 

 
 
 
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